La-Cave-aux-Mots

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Anthony HOROWITZ - Raven's Gate


Anthony Horowitz est un crivain anglais de littérature jeunesse, enfance, et fantastique et scénariste de feuilletons télévisés. On lui doit plusieurs romans à succès en jeunesse : Le faucon Malté (1er tome de la série Les frères diamant), l'île du crâne (Les aventures de Davie Eliot : prix européen du roman pour enfant en 1993), et plus récemment, la série d'Alex Rider, quatorze ans, espion malgré lui, dont le premier volume, Stormbreaker, a été porté au cinéma en 2006 et s'est écoulé à neuf millions d'exemplaires à travers le monde, ce qui est pas mal. Ecrivain confortablement installé dans le paysage de la littérature jeunesse. Raven's Gate marque la réécriture d'une série qu'il avait écrit dans les années 80 : Les cinq contre les anciens, et publiée dans la bibliothèque verte (le premier tome serait dispo sur le réseau).

Raven's Gate est donc le premier volume de cette série actualisée et intitulée Le pouvoir des cinq. Le lecteur suit les traces de Matthew Freeman, dit Matt, un adolescent de quatorze ans un peu paumé, qui a perdu ses parents dans un accident de voiture alors qu'il n'avait que six ans. Il est élevé par sa tante et son mari qui le délaissent totalement. Livré à lui-même, il s'avère un petit délinquant en devenir. Le roman s'ouvre sur un premier chapitre où Matt et Kevin (jeune lascar plus âgé que lui), cambriolent un entrepôt de matériel High-tech. Le cambriolage tourne mal lorsque l'un des gardiens de sécurité les surprend et que Kevin lui plante un couteau dans le dos. Ce qui fait mal. Les policiers sont rapidement sur place et les deux adolescents sont embarqués illico et incriminés presto. Matt, qui n'en est pas à son premier coup, profite cependant, et au regard de son jeune âge, d'une peine allégée : l'inspecteur Stephen Mallory le convainc d'accepter de se plier au nouveau programme de réinsertion des jeunes délinquants mis en place par le gouvernement. Il s'agit du projet L.E.F.A. : Liberté et Education en Famille d'Accueil. Matt se retrouve ainsi parachuté à Lesser Mailling, dans le Yorkshire. Un village rural sis en pleine forêt où réside une communauté autarcique de doux-dingues. Sa tutrice, une certaine Jayne Deverill, est l'archétype de la méchanceté incarnée sous le verni d'un sourire glacé. Une sorte d'Hilter version sorcière : personne n'en voudrait, même comme belle-mère. Matt est évidemment mal traité. On lui assigne tout un tas de tâches passionnantes et constructives : récurer la porcherie de la grange, fendre du bois, aller faire des courses... On le nourrit avec des quignons de pain. Il perd rapidement du poids, le sommeil et le moral... Et de manière insidieuse, l'atmosphère de mystère et d'étrangeté qui enrobe le village se fait plus pesante. A la nuit tombée, il se passe des choses inquiétantes dans la forêt, non loin. Des bruits de chahuts, des incantations sourdes reprises par une foule nombreuses, des lueurs de brasier... Ça ressemble fortement à des cérémonies rituelles. Il ne faut pas bien longtemps à Matt pour comprendre qu'il est mal tombé, et pis, que les plans que lui destine la perfide Mme Deverill mettent sa vie en danger. D'ailleurs, les rares personnes qui tentent de lui venir en aide meurent dans des circonstances aussi subites que troublantes...

Premier volume d'une série qui cultive un fantastique édulcoré. La première partie du roman prévaut par son ambiance angoissante voire oppressante, avec cette communauté de Lesser Mailling isolée, qui rassemble son joli cortège de sociopathes. Le lecteur ne tarde pas à deviner que de la sorcellerie se trame derrière les desseins des villageois soudés autour d'une cause commune dans laquelle Matt semble tenir une place essentielle. Le fantastique se découvre progressivement : Matt serait doué de certains « pouvoirs » : il aurait anticipé l'accident de voiture mortel de ses parents. Il serait capable d'impacter par la pensée sur des objets à distance (télékinésie), et depuis de nombreuses années, il fait le même rêve récurent : celui d'autres enfants de son âge qui l'appellent. L'écrivain dévoile le pendant fantastique de son univers avec parcimonie, par bribes : Matt serait l'un des cinq, enfant doté de pouvoirs seuls à même de combattre les Anciens, créatures démoniaques vivant dans un autre monde et pouvant investir le notre grâce à l'ouverture de « Portes des ténèbres » - le but que s'est fixé l'irascible Mme Deverill. La deuxième partie est davantage consacrée à la fuite de Matt, épaulé par un jeune journaliste : Richard Cole. Le lecteur découvre une organisation secrète : le Nexus, qui regroupe des grands de ce monde décidés à assurer la protection des cinq enfants en vue de débouter les plans machiavéliques des serviteurs du mal. Quelques scènes réussies : l'attaque du musée d'archéologie, où les squelettes des dinosaures prennent vie pour s'attaquer à Matt et au journaliste. La scène finale, où la porte des ténèbres s'ouvre alors que Matt est sur le point d'être sacrifié, le tout campé dans le décor d'une centrale nucléaire désaffectée (Omega Un). La mort de la cruelle Mme Deverill. Une certaine retenue dans le fantastique : pas de superpouvoirs. Pas d'action débridée. Des personnages plutôt bien croqués, qui ne manqueront pas de marquer les jeunes lecteurs : Mme Deverill, bien sûr, mais aussi son homme à tout faire Noah, Richard Cole, le jeune journaliste sympa et dégingandé à la recherche du scoop qui fera décoller sa carrière... L'écriture est fluide et alerte, agréable, clairement accessible pour de jeunes lecteurs. La série est un succès, comme la majorité des romans de l'écrivain.

A partir de 12 ans.



25/05/2013
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